Diffusion au Japon[modifier]
À la différence de l'Europe et des États-Unis, le marché de la bande dessinée au Japon n'est pas un marché de niche mais un phénomène de masse qui touche une part énorme de la population (on[Qui ?] estime à 60 % le nombre de Japonais qui lisent au moins un manga par semaine) et génère une importante activité économique. Les mangas japonais sont moins chers qu'en Europe, leur prix avoisinant les 500 yens (4 euros en mars 2009), alors qu'en France, le prix d'un manga se situe généralement entre 6 et 9 euros selon le format et les éditions.
Les mangas publiés dans les magazines de prépublication sont considérés au Japon comme des objets de grande consommation plutôt que comme des objets de valeur. Cependant, des éditions reliées et brochées à l'image de celles paraissant en Occident, sont destinées à être collectionnées et conservées.
Depuis son ouverture en novembre 2006, le musée international du manga de Kyōto offre une impressionnante collection de manga (200 000 volumes sachant que la collection est amenée à évoluer).
L'énorme popularité des mangas rivalise avec les grosses pointures de la bande dessinée européenne ; ainsi, les 42 tomes de Dragon Ball se sont vendus à plus de 250 millions d'exemplaires dans le monde, un chiffre qui surpasse, dans l'absolu, celui enregistré par Les Aventures de Tintin et Milou avec 24 albums édités à plus de 200 millions d'exemplaires.
Les manhwa, bandes dessinées coréennes très semblables aux mangas, ont également une diffusion de plus en plus dynamique [réf. nécessaire].
Histoire des mangas[modifier]
Mouvements culturels initiateurs[modifier]
Le manga, bien que très ancré dans la culture japonaise moderne, trouve ses origines dans la période Nara, avec l'apparition des premiers rouleaux peints japonais : les emakimono. Ceux-là associaient en effet des peintures à des textes calligraphiés qui assuraient, ensemble, le récit d'une histoire que l'on découvrait au fur et à mesure que se déroulait le rouleau. Le premier des emakimono, l'E inga kyō (絵因果経?), illustration d'un sûtra, était la copie d'une œuvre chinoise et marquait une nette séparation entre le texte et la peinture. Pourtant, dès le début du xiie siècle apparaissent les premiers emakimono de style japonais (le styleyamato-e), dont l'emaki du Genji monogatari est l'un des plus anciens représentants conservés5. Ces derniers faisaient souvent intervenir de courts textes explicatifs après de longues scènes peintes. Les Chōjū-giga, soient « caricatures de la faune », une satire anthropomorphique, sont constitués uniquement de dessins6. Cette priorité accordée à l'image – qui peut assurer seule la narration – est aujourd'hui une des caractéristiques les plus importantes du manga.
De même, lors de la période Edo, les estampes étaient d'abord destinées à l'illustration de livres, mais, très vite, le rapport de force s'inversa et l'on vit l'apparition de « livres à lire » en opposition avec les « livres à regarder », les kusazōshi (en) tels que le kibyōshi. Puis vint la disparition relative des écrits complémentaires et la naissance de l'estampe « indépendante » en une seule illustration, qui est la forme la plus fréquente de l'ukiyo-e. C'est d'ailleurs Katsushika Hokusai(1760-1849), le fondateur de l'estampe de paysage, qui donna son nom au manga (littéralement « dessins grotesques »), nommant ainsi ses célèbres caricatures, les Hokusai Manga qu'il publia de 1814 à 1834 à Nagoya.
Enfin, et notamment dans le manga de type shōjo, l'Art nouveau occupe une place prépondérante parmi les influences des mangaka, tout en sachant que ce mouvement a été provoqué en partie par le japonisme en Europe, suite à la découverte des estampes par les occidentaux7.
De 1861 à 1931[modifier]
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